La fumeterre est une plante herbacée annuelle d’une cinquantaine de centimètres. La tige, souvent couchée, porte des feuilles profondément divisées, de teinte vert grisâtre. Les fleurs roses violacées, zygomorphes, possèdent un éperon et se disposent en grappes. Le fruit est une silicule globuleuse. Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, la fumeterre croît dans les champs, les terrains incultes et les vignes. Les parties aériennes fleuries sont les parties de la plante utilisées en médecine.
L’origine du mot fumeterre est assez controversée : Fumaria viendrait du latin fumus terrae, « fumée de la terre », car certains pensaient que la fumeterre naissait « des vapeurs de la terre » tant son feuillage grisâtre semblait vaporeux. Pour d’autres, ce nom serait dû au fait que le suc de la plante fait pleurer comme le fait la fumée. Ses synonymes ne sont pas sans évoquer son activité thérapeutique : « Fiel de terre » , « Herbe à la jaunisse ».
Principales indications
En rapport avec ses propriétés dermatologiques
Eczémas
Urticaires, prurigo
Psoriasis
Perlèche
Lichen plan
En rapport avec ses propriétés digestives
Dyskinésies biliaires, dyspepsie
Prévention des lithiases biliaires
Syndrome post-cholécystectomie
Troubles hépatiques (stéatose, hépatosidérose, suite d’hépatite virale…)
Syndrome de l’intestin irritable
Migraines digestives avec vomissements et/ou nausées
Hyposialies
En rapport avec ses propriétés neurotoniques : somatisations fonctionnelles en rapport avec le stress
Somatisations cardiovasculaires : tachycardies, HTA modérée ou labile…
Ces données, non exhaustives, sont issues de la littérature scientifiques. Elles peuvent être amenées à évoluer dans le temps en fonction de nouvelles données
1. BOUCARD M, LAUBENHEIMER B. Action du nébulisat de fumeterre sur le débit biliaire du rat. Thérapie 1966, 21: 903–911.
2. CAHEN R et al. Etude pharmacologique du fumeterre officinal. I – Toxicité, actions cardiovasculaire, respiratoire et hépato-biliaire. Thé-rapie. 1964 ; 19 : 357-94.
3. CATIER O et al. Cahier du préparateur en pharmacie : Pharmacognosie, Phytothérapie. 199, 90-91.
4. DORNIER R. Résultats cliniques d’un extrait de Fumaria officinalis dans certains syndromes hépato- biliaires et dans les migraines. Bull. Assoc Nord Lotharingienne Gastro- enterol. 1968.
5. FIEGEL G. L’action amphocholérétique de Fumaria officinalis. Z Allgemeinmed. 1971 ; 47 : 1819-20.
6. HENTSCHEL C et al. Fumaria officinalis (fumitory) - clinical applications. Fortschr Med. 1995 ; 113 (19) : 291-2.
7. HEULLY F et al. Etude clinique d’un amphocholérétique : le nébulisat de Fumaria officinalis L. An. Méd. de Nancy. 1970 ; 9 : 787-92. 8. JANBAZ KH et al. An assessment of the potential of protopine to inhibit microsomal drug metabolising enzymes and prevent chemical-induced hepatotoxicity in rodents. Pharmacol Res. 1998 ; 38 (3) : 215-9. 9. KARDOS J et al. Enhancement of gamma-aminobutyric acid receptor binding by protopine-type alkaloids. Arzneimittelforschung. 1986 ; 36 (6) : 939-40. 10. LAROUSSE. Encyclopédie des plantes médicinales : identification, préparation, soins, 2002, 213. 11. MARKIEWICZ P. A propos de la fumeterre officinale. Thèse de pharmacie, Lille 2, 1999. 12. ORANA I et al. Antiviral and antimicrobial profiles of selected isoquinoline alkaloids from Fuma- ria and Corydalis species. Z Naturforsch C. 2007 ; 62 (1-2) : 19-26. 13. RAYNAUD J et al. Prescription et conseil en phytothérapie. Ed Tec et Doc, 2005, 94-6. 14. SALEMBIER Y. Étude de l’action du nébulisat de fumeterre sur la cholérèse chez 33 malades présentant un drainage biliaire externe. Lille Med. 1967 ; 12 : 1134-7. 15. SLADDEN MJ et al. Fumaric acid esters for severe psoriasis: the Leicestershire experience. Br J Dermatol. 2006 ; 155 (4) : 843-4. 16. USTUNES L et al. In vitro study of the anticholinergic and antihistamine activities of protopine and some derivatives. J Nat Prod. 1988 ; 51 (5) : 1021-2. 17. VENTEN I et al. Treatment of therapy-resistant Alopecia areata with fumaric acid esters. Eur J Med Res. 2006 ; 11 (7) : 300-5.