FUMETERRE Partie aérienne fleurie

Fumaria officinalis

Botanique

La fumeterre est une plante herbacée annuelle d’une cinquantaine de centimètres. La tige, souvent couchée, porte des feuilles profondément divisées, de teinte vert grisâtre. Les fleurs roses violacées, zygomorphes, possèdent un éperon et se disposent en grappes. Le fruit est une silicule globuleuse. Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, la fumeterre croît dans les champs, les terrains incultes et les vignes. Les parties aériennes fleuries sont les parties de la plante utilisées en médecine.

L’origine du mot fumeterre est assez controversée : Fumaria viendrait du latin fumus terrae, « fumée de la terre », car certains pensaient que la fumeterre naissait « des vapeurs de la terre » tant son feuillage grisâtre semblait vaporeux. Pour d’autres, ce nom serait dû au fait que le suc de la plante fait pleurer comme le fait la fumée. Ses synonymes ne sont pas sans évoquer son activité thérapeutique : « Fiel de terre » , « Herbe à la jaunisse ».

Principales indications

En rapport avec ses propriétés dermatologiques
  • Eczémas
  • Urticaires, prurigo
  • Psoriasis
  • Perlèche
  • Lichen plan
 
En rapport avec ses propriétés digestives
  • Dyskinésies biliaires, dyspepsie
  • Prévention des lithiases biliaires
  • Syndrome post-cholécystectomie
  • Troubles hépatiques (stéatose, hépatosidérose, suite d’hépatite virale…)
  • Syndrome de l’intestin irritable
  • Migraines digestives avec vomissements et/ou nausées
  • Hyposialies
 
En rapport avec ses propriétés neurotoniques : somatisations fonctionnelles en rapport avec le stress
  • Somatisations cardiovasculaires : tachycardies, HTA modérée ou labile…
  • Somatisations respiratoires : asthme, sensation d’étouffement…
FUMETERRE Partie aérienne fleurie

Principales propriétés pharmacologiques

Propriétés dermatologiques
 
La fumeterre est employée traditionnellement dans de nombreux pays pour soigner les troubles cutanés (dermatites, eczéma, psoriasis...)6,10. L’action serait due à l’acide fumarique, un des principes actifs qui compose les parties aériennes de la fumeterre15,17.
 
La fumeterre présente également :
 
  • Une action anti-histaminique16 due en grande partie à la présence de protopine, alcaloïde majeur de la famille des fumariacées.
  • Une action anti-infectieuse : bactéricide antistaphylococcique (allocryptopine, sanguinarine, chelidonine, berbérine)12.

 

Propriétés digestives

Il a été mis en évidence que la présence de la totalité des principes actifs des parties aériennes de la fumeterre était indispensable pour avoir une action efficace sur les troubles digestifs. En effet, aucune action hépatovésiculaire n’est retrouvée lorsque les composants chimiques sont pris de façon isolée8,11.
 

Activité amphocholérétique
 

Activité sur les troubles hépatobiliaires
Dans différents troubles hépatobiliaires5, on observe une amélioration marquée après l’administration de fumeterre :
 
  • Dans les dyskinésies biliaires, régression marquée des troubles allant jusqu’à leur disparition complète.
  • Régression des troubles hépatiques ainsi qu’une réduction du taux de bilirubine.
  • Prévention de lithiases par modification de la cholérèse.
  • Réduction des céphalées avec troubles fonctionnels digestifs4.
 
Activité spasmolytique
La fumeterre exerce une action spasmolytique sur :
 
  • Le sphincter d’Oddi1
  • Les muscles lisses intestinaux, pulmonaires et utérins2
 

Propriétés neurotoniques

Propriété sédative : 

La fumeterre augmente la fixation du GABA sur les récepteurs des membranes synaptiques cérébrales.

Propriété parasympathicomimétique à polarité cardiovasculaire :

  • hypotensive3
  • bradycardisante3

Propriété antisérotoninergique2

Associations de plantes avec FUMETERRE Partie aérienne fleurie

  • Migraine avec signes digestifs + Marjolaine
  • Cholestase avec risque de cholestase gravidique
  • Dyskinésie biliaire avec constipation + Mélisse
  • Constipation après 65 ans) + Romarin
  • Constipation de la femme enceinte
  • Prurit cutané de la femme enceinte
  • Flatulences, ballonements + Mélisse ou Marjolaine
 

Cassis (feuille ou bourgeon) :
 

Effets secondaires

Aucun connu à ce jour.

Toxicité

Aucune connue à ce jour.

Précautions d'emploi

Aucune

Contre-indications

Aucune connue à ce jour. Pas de contre-indication signalée chez la femme enceinte ou allaitante.

Interactions médicamenteuses

Aucune connue à ce jour.

Ces données, non exhaustives, sont issues de la littérature scientifiques. Elles peuvent être amenées à évoluer dans le temps en fonction de nouvelles données

Références bibliographiques

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1. BOUCARD M, LAUBENHEIMER B. Action du nébulisat de fumeterre sur le débit biliaire du rat. Thérapie 1966, 21: 903–911.
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3. CATIER O et al. Cahier du préparateur en pharmacie : Pharmacognosie, Phytothérapie. 199, 90-91.
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 5. FIEGEL G. L’action amphocholérétique de Fumaria officinalis. Z Allgemeinmed. 1971 ; 47 : 1819-20.
6. HENTSCHEL C et al. Fumaria officinalis (fumitory) - clinical applications. Fortschr Med. 1995 ; 113 (19) : 291-2.
7. HEULLY F et al. Etude clinique d’un amphocholérétique : le nébulisat de Fumaria officinalis L. An. Méd. de Nancy. 1970 ; 9 : 787-92. 8. JANBAZ KH et al. An assessment of the potential of protopine to inhibit microsomal drug metabolising enzymes and prevent chemical-induced hepatotoxicity in rodents. Pharmacol Res. 1998 ; 38 (3) : 215-9. 9. KARDOS J et al. Enhancement of gamma-aminobutyric acid receptor binding by protopine-type alkaloids. Arzneimittelforschung. 1986 ; 36 (6) : 939-40. 10. LAROUSSE. Encyclopédie des plantes médicinales : identification, préparation, soins, 2002, 213. 11. MARKIEWICZ P. A propos de la fumeterre officinale. Thèse de pharmacie, Lille 2, 1999. 12. ORANA I et al. Antiviral and antimicrobial profiles of selected isoquinoline alkaloids from Fuma- ria and Corydalis species. Z Naturforsch C. 2007 ; 62 (1-2) : 19-26. 13. RAYNAUD J et al. Prescription et conseil en phytothérapie. Ed Tec et Doc, 2005, 94-6. 14. SALEMBIER Y. Étude de l’action du nébulisat de fumeterre sur la cholérèse chez 33 malades présentant un drainage biliaire externe. Lille Med. 1967 ; 12 : 1134-7. 15. SLADDEN MJ et al. Fumaric acid esters for severe psoriasis: the Leicestershire experience. Br J Dermatol. 2006 ; 155 (4) : 843-4. 16. USTUNES L et al. In vitro study of the anticholinergic and antihistamine activities of protopine and some derivatives. J Nat Prod. 1988 ; 51 (5) : 1021-2. 17. VENTEN I et al. Treatment of therapy-resistant Alopecia areata with fumaric acid esters. Eur J Med Res. 2006 ; 11 (7) : 300-5.